Les Pretres Noirs de Babel
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 Péripéties...

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Larjez
Archevèque Sombre
Larjez


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MessageSujet: Péripéties...   Péripéties... Icon_minitimeMar 16 Jan - 1:09

Un livret, poussiéreux, à la couverture de cuir cramoisie, déchirée et grasse, était posé là, sur une table de la bibliothèque du repaire clérical... On avait enduit la tranche des pages d'une sorte de goudron noir, épais, qui faisait comme une carapace croûteuse, surement pour le protéger des assauts du temps... Le tranchefile avait disparu, et la charnière tenait encore lamentablement par quelques endroits. Malgré la couche de poussière poisseuse, on pouvait distinguer, en lettres d'argent, "Péripéties"...
Cet ouvrage semblait très fragile, aussi, à peine ouvert, les cahiers tombèrent tous et s'éparpillèrent au sol en feuilles...
Vous ramassez alors les feuilles, et remarquez qu'avant que vous en détruisiez l'ouvrage, elles relataient une histoire, elles formaient un carnet de voyage. Ni numérotées, ni datées, vous vous saisissez de la première, et commencez à lire les caractères manuscrits...
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Larjez
Archevèque Sombre
Larjez


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MessageSujet: Re: Péripéties...   Péripéties... Icon_minitimeMer 24 Jan - 2:10


Après plusieurs jours de marche, je le découvre enfin, majestueux, splendide, digne de sa légende, qu'un troubadour nomade m'avait un jour conté, un soir d'hiver, au château...

Les doigts encore engourdis par le froid, transi, mais animé d'une volonté sans pareille, il faisait lentement glisser ses doigts d'or sur les cordes laitonnées, couleur vert-de-gris, et caressait le manche boisé du Luth de sa main gauche. J'ai laissé sa voix m'envahir, ses yeux bleus-azur glissaient parfois sur mon corps, me déshabillant, aussi, je lui renvoyait un regard innocent mais tout aussi destructeur, je l'embrasait, et ses doigts s'activaient de plus en plus, sa voix s'adoucissait, séduit, il essayait à sont tour de me charmer...
Un peu plus tard, dans la nuit, il avait finit dans mon lit, ne pouvant plus se retenir, après plusieurs semaines de voyages.

Je ne me souviens plus de tous les vers du poème qu'il m'avait alors conté, ils m'importaient peu à l'époque, ce que j'aimait dans la poésie, c'était le poète, pas l'esprit, le poète en lui même, la façon dont ils embrassent tous, comme si vous étiez leur premier et véritable amour, comme ils vous font l'amour, lentement, doucement, de peur d'abîmer leur partenaire, la traitant comme une fleur, et enfin la façon dont ils vous enlacent, amoureusement...

En fouillant ma mémoire, il ne m'en parvient que quelques brides des ces odes, je me souviens vaguement de quelques-uns, qui m'indiquaient sa position, à l'orée des terres elfiques, camouflé par quelques végétations grimpantes et moults arbres robustes...

Surplomblant de la plus haute colline la plaine, qui s'étendait à l'horizon, j'observe un hameau elfe et ses chaumières encore fumantes, des orcs étaient apparement passés par là, j'aperçois aussi le Chemin Perdu, qui s'écoule dans la forêt, sinueux.

Je me dirige vers le Sanctuaire, appuyée sur un grossier bâton, mon arc en bandoulière, un long paquet dans mon dos, ma lyre de voyage pendant à la corde me servant de ceinture, mon carquois chahuté par mes pas lourds. A une trentaine de mètres de mon objectif, j'aperçois un groupe d'elfes fuyant la marée verte, tentant d'ouvrir les portes solidement closes du batiment.

M'arrêtant graduellement, je pose mon bâton contre un arbre et me saisi de plusieurs flèches, les arme sur ma corde, aux différents points d'encochages, et, tandis qu'il essaye vainement de tirer les deux anneaux de fer allié, les sifflements de mes traits laissent place au cri de douleur de l'archer, je lui cloue les poignets aux gigantesques portes de chêne du Sanctuaire.

"Il ne bougera pas de là où il est, solidement ancré par deux pointes de fer, plus que trois..." pense-je en silence.

Le combattant, brandissant une lance, s'élance alors vers moi, l'apprentie commence à invoquer un éclair, rassemblant quelques malheureux nuages, il faisait clair ce jour là, et un enfant disparait dans les fourrés.
Je décoche un trait dans la gorge de la disciple des arcanes, qui tombe à genoux dans une effusion de sang et pousse un cri noyé, je paralyse ensuite le combattant en lui fichant une flèche dans chaque genoux, à la jointure de ses armures, il finit sa course en s'écrasant lourdement au sol, ses jambes ne pouvant plus porter les kilos d'armures habituellement supportés.
Prolongeant la souffrance de l'apprentie, je lui loge une flèche dans chaque orbite et émet un rictus de satisfaction en voyant que celle-ci n'est pas encore morte, et se tord de douleur au sol, agitant les bras dans tous les sens, ne sachant où les placer, tant la douleur l'envahit de toutes parts.
Nonobstant ses ménistes percés par des pointes de fer, le combattant se relève, arrache ses entraves et me charge à nouveau, secouant sa lance dans tous les sens.
Froide et calme, je déplace la mèche de cheveux qui s'est placée devant mes yeux pendant que je me saisissait d'une nouvelle paire de flèches dans mon carquois, repère une faiblesse dans son armure, sa visière était rouillée, rouillée par l'humidité de sa respiration, et arme une flèche...
Ce moment, si jouissif, m'a semblé durer une éternité, sous la force de mon dard, la visière se déforme pour enfin se perforer, mon dard fait exploser le crâne de l'ennemi, qui tombe à terre, foudroyé, mort...
Un rapide regard pour m'assurer qu'un danger ne me menace pas, le rôdeur est toujours solidement attaché à la porte du sanctuaire, l'apprentie s'est vidée de son sang sur un rocher, après avoir marché quelques pas...
J'avance alors lentement vers le rôdeur, tentant absurdement de se défaire de son union avec le Sanctuaire, sa mortelle union, à chaque mouvement, ses plaies s'ouvrent un peu plus, sa douleur s'amplifie, sans pour autant que sa torturante étreinte diminue, je passe à côté du corps sans tête du combattant, de l'apprentie à la robe de dentelle maintenant cramoisie...
Je jette un regard froid au rôdeur, qui s'agite péniblement, il lutte courageusement mais vainement. Il me renvoie chacuns de mes regards, il me fixe même dans les yeux à présent. Vais-je le regarder mourir là, ou l'achève-je maintenant ? Après quelques secondes de réflexions, je décide d'achever prestement ce brave guerrier qui a assez souffert, je m'approche de lui, calmement. N'étant plus qu'à quelques centimètres de lui, une flèche à la main, j'aperçois ses yeux se détacher de mon visage, mais je sais qu'il est trop tard, je serre les dents et ferme les yeux de toutes mes forces, esperant encaisser la douleur plus facilement, si la mort m'a prit nombreuses facultés, elle a oublié la douleur, qui se fait même plus vive par moments, dans ce corps affaibli.
Imaginant recevoir un coup de couteau d'un rôdeur embusqué, je sens une trentaine de kilos se fixer sur mon dos, et un bras entourer et serrer mon cou. Le jeune elfe était sorti des fourrés et tentait de m'étrangler, j'imaginait déjà une nouvelle mort ! Je punit le néophyte en lui enfonçant ma dernière flèche dans le biceps, ce dernier manifeste alors sa douleur par un cri aigu, mais continue de bloquer ma circulation sanguine, il redouble d'effort même. Le rôdeur grimace soudainement, tandis que ses deux pieds viennent me frapper à la poitrine me précipitant douloureusement au sol. Lors de ma chute, un bruit me fait frissonner, un cri entre ceux de la soie et du cuir qui se déchirent, suivi d'un terrible hurlement de souffrance, le rôdeur tombe alors sur moi, enfoncant la flèche logée dans le bras du petit elfe dans mon épaule, je crie...
Après quelques secondes passées à me remettre de ma douleur, je dégage le corps du rôdeur, inerte. Je roule sur le côté, et de ma main gauche, casse l'empennage de la flèche ...


La suite plus tard...


Dernière édition par le Dim 6 Mai - 18:41, édité 1 fois
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Larjez
Archevèque Sombre
Larjez


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MessageSujet: Re: Péripéties...   Péripéties... Icon_minitimeDim 6 Mai - 18:38


Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seule m'asseoir sur cette pierre
Où tu le vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !
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